samedi 16 février 2008

Interview à OUEST ECHOS

N°548 du 05 au 11 février 2008

Ouest Echos : vous êtes leader de parti politique, le Parti de la Renaissance Nationale, PARENA, depuis 1995. Pourtant, vous n’êtes représenté, ni à l’Assemblée Nationale, ni au sein d’une mairie. N’est-ce pas le signe que vos idées ne passent pas encore ?

Enoh Meyomesse : c’est aussi mon opinion. Mais, il n’y a rien de surprenant à cela. D’abord, les gens sont coincés dans la logique, selon laquelle, un Beti, qui plus est, un Bulu, comme Paul Biya, ne peut être un opposant. Nous ne nous attarderons pas, longuement, sur ce point, et nous contenterons de dire que, raisonner ainsi, c’est du tribalisme et rien d’autre. Ensuite, le Cameroun a connu ce que je qualifie de « maladie infantile de la démocratie », à savoir, l’irruption, sur la scène politique de charlatans politiques. Ce sont ceux-là, parce qu’ils levaient les poings dans les meetings, ou abreuvaient le président de la République d’injures les plus infamantes, que la population prenait en considération. Mais, aujourd’hui, le résulta est là, ils ont fait échoué, de manière lamentable, toute tentative de renversement de Paul Biya. Un grand nombre d’entre eux, se complait même dans le statut d’opposant. Grâce à celui-ci, ils sont devenus riches. Nous avons, ainsi, des voyous qui, à chaque présidentielle, viennent parader à la télévision, et, au dernier moment, déclarent offrir leurs voix (combien ?), qui à Paul Biya, qui à John Fru Ndi. Dans le même temps, on découvre, à travers les révélations d’un commissaire de police fugitif e installé au Canada, que le régime a versé 500 millions de francs au même John Fru Ndi pour l’encourager à participer aux présidentielles dernières. Quel est ce curieux opposant qui mange le « soya » du régime ? Pour l’heure, il nous faut, enfin, bâtir une véritable opposition au Cameroun. Celle-ci passe par de vrais partis d’opposition, proposant des programmes politiques alternatifs, à la population, et non de pâles copies de celui du régime. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais, c’est la seule voie de salut pour le Cameroun.

Ouest Echos : il nous est revenu, des milieux introduits, que vous serez candidat à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. A/-vérité ou rumeur ? B/- Sur quoi et sur qui comptez-vous pour détrôner Biya ?

Enoh Meyomesse : Vous êtes bien informés. Je suis effectivement candidat à l’élection présidentielle en préparation, qui, selon nos analyses, se déroulera bien avant 2011. Nous comptons sur la frange de la population, ou les communautés qui constituent la communauté nationale, et qui ont été marginalisés, par le régime du Renouveau, pour réaliser une grande coalition politique contre Paul Biya. Par exemple, nous nous insurgeons contre la loi, non écrite, mais, coloniale et inique du pouvoir Nord-Sud. Pourquoi pas Sud-Sud, c’est-à-dire, Sud-Centre-Est-Ouest ? Et pourquoi pas Ouest-Sud-Extrême-Nord ? Et pourquoi pas Centre-Ouest-Nord-Ouest-Extrême-Nord ? Et pourquoi pas Est-Sud-Ouest ? Vous voyez, il existe d’innombrables combinaisons possibles. Les Bamiléké ne sont-ils pas des Camerounais à part entière, au point où il existerait certains postes et certaines fonctions, dans la République, qui leurs seraient interdits ? Pourquoi pas un Bamiléké Premier ministre ? Pourquoi pas un Bamiléké président de la République ? Pour ce qui nous concerne, nous sommes totalement ouvert à toutes les combinaisons, parce que nous voulons travailler avec les travailleurs, nous voulons travailler avec les bâtisseurs, au nombre desquels, les Bamiléké. Ce sont eux qui ont bâti toutes les villes du Cameroun, il est temps que l’on en tienne enfin compte.

Ouest Echos : les sources dignes de foi du milieu Rdpc et de la présidence de la République indiquent que la modification de la constitution, par Pal Biya, interviendra bientôt, et que la présidentielle sera anticipée avant 2010. A/- en êtes-vous au courant ? B/- si c’est vrai, serez-vous prêt s’il y avait élection présidentielle en 2008 ?

Enoh meyomesse : Bien sûr que je suis au courant de tout, je vous dirai même plus, c’est même pour cela que j’ai annoncé ma candidature dès le vendredi 11 janvier 2008, c’est-à-dire, tout juste 11 jours après le discours de fin d’année du président de la République. Oui, je suis prêt à aller aux élections cette année-ci, et même, je le souhaite de tout cœur. Plus vite le Cameroun se sera débarrassé de Paul Barthélemy Biya, mieux il se portera.

Ouest Echos : quel avenir pour le Cameroun ?

Enoh Meyomesse : radieux, si des patriotes, ainsi que je pense l’être, accèdent, enfin, au pouvoir ; ténébreux, si les anti-patriotes actuels continuent à diriger le pays.

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