lundi 10 mars 2008

Amnistie pour les condamnés de février 2008

Cameroun - Enoh Meyomesse : ‘’Amnistier les condamnés des évènements de Février 2008’’

De violentes émeutes ont secoué le Cameroun. Une centaine de manifestants ont trouvé la mort. Près de 2.000 autres ont été envoyé en prison pour avoir protesté dans les rues des cités camerounaise. Des voix se lèvent pour demander la libération des condamnés dont la moyenne d’âge est de 20 ans. Enoh Meyomesse est de ceux-là.

Pour le candidat à l’élection présidentielle de 2011, ‘’nous nous prononçons, d’ores et déjà, pour une amnistie générale et inconditionnelle des condamnés des évènements du mois de février 2008 avec indemnisation des familles des victimes de ceux-ci. Pour le natif d’Ebolowa, ces jeunes gens sont des héros, au même titre que l’étaient, il y a cinquante ans, les maquisards qui guerroyaient contre l’armée française, jusqu’en 1960, puis camerounaise, par la suite’’.

‘’Nous condamnons cette attitude qui consiste à récupérer le fruit de la sueur et du sang des autres, tout en emprisonnant, en assassinant, ceux-ci. L’indépendance du Cameroun a été obtenue grâce à ceux que Ahmadou Ahidjo, le patron de Paul Biya, appelait, dédaigneusement, « maquisards », « terroristes », « rebelles ». Pendant qu’il pourchassait, impitoyablement, ces gens, il jouissait, en même temps, de l’indépendance que ceux-ci avaient arrachée des mains des Blancs. Sa hargne à leur endroit était telle que, quiconque commettait l’imprudence de prononcer le nom de Um Nyobè ou de Félix Moumié, était durement frappé’’ ajoute-t-il.

L’opposant camerounais rappelle que ‘’Au mois de septembre 1974, Sebe Njoh, un speaker de Radio Cameroun qui animait une émission intitulée « Bonne Fête », avait été suspendu d’antenne et de salaire et torturé, des mois durant, dans les geôles de Jean Fochivé, le terrifiant patron de la police politique d’Ahmadou Ahidjo, pour avoir annoncé, le 13 septembre, l’anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobè’’ rappelle Meyomesse. Il ajoute :’’ On dit, vulgairement au Cameroun que, vous ne pouvez pas, d’un côté apprécier les colliers que vendent les Haoussa, et, en même temps, les détester. C’est logique, non ?’’

‘’Sous Paul Biya, il y a aussi déjà eu pareille chose. En 1985, il avait créé la CTV, à part, bien distinctement de Radio Cameroun. A la CTV, les salaires étaient sans comparaison aucune avec ceux de Radio Cameroun. Ils étaient pratiquement le double. Devant cette situation, des journalistes de Radio Cameroun s’étaient mis en grève, afin que leurs salaires soient alignés à ceux de la CTV. La réaction du régime avait été foudroyante : licenciement. Mais, quelques jours plus tard, Radio Cameroun et la CTV avaient été fusionnées, et les salaires avaient été harmonisés. Mais, les pauvres journalistes à la base de cette fusion, n’ont jamais été réintégrés…’’ conclut Enoh Meyomesse.

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa

Paru le 09-03-2008 00:54:15

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