mardi 25 mars 2008

Les ministres camerounais se moquent éperdument des députés

L’opposant camerounais poursuit sa réflexion sur la crise sociopolitique dans son pays. Après avoir présenté son ‘’pouvoir exécutif’’ dans un précédent article paru sur votre site de référence camer.be, Enoh Meyomesse dresse ici le portrait d’un pouvoir législatif dépoussiéré de ‘’ses fantômes’’ à la solde du chef de l’Etat. Il parle d’un pouvoir législatif indépendant de toute influence du palais d’Etoudi. Enoh propose une nouvelle Assemblée Nationale différente de l’actuelle chambre. ‘‘Elle disposera d’un véritable pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale. Le mécanisme de contrôle ira bien au-delà des simples « questions orales »’’ explique le natif d’Ebolowa. ‘’L’expérience a prouvé que, les ministres, après avoir été interpellés par les députés, continuent, imperturbables, leur action, comme si de rien n’était. Bref, ils se moquent éperdument des observations que leur adressent les députés’’ enrage-t-il. Le nouveau parlement obéira à une composition bicamérale. A côté de la chambre des représentants, il y aura un sénat. Meyomesse le [sénat] définit ainsi : ‘’C’est la Chambre Haute, comme on l’appelle dans d’autres pays. Elle sera différente de celle prévue par la constitution de 1996’’ et comment ? Il poursuit ‘’ D’abord, son élection sera effectuée au suffrage universel direct, et non pas à travers de supposés « grands électeurs » comme le prévoit la constitution actuelle’’. Pourquoi au suffrage direct ? ‘’Parce que cette formule est véritablement démocratique, et rompt avec les combinaisons sordides qui sont prévues en ce moment. En effet, l’idée à la base d’une élection indirecte, tire son origine de la volonté du régime de s’allier aux féodaux du Cameroun. Le régime désire accorder une faveur à ces hommes du passé, sur lesquels il s’appuie. On a, par exemple, été les témoins, outrés, de la présence de l’une de ces momies, lors de la « Conférence tripartite », en 1991, au Palais des Congrès à Yaoundé’’. Enoh n’y va décidément pas du dos de la cuillère : ‘’Pendant que l’on débattait sur la démocratie camerounaise en création, le Lamido de Rey Bouba, avait couché au sol, à ses pieds, un esclave. Ce genre d’individus est utile au régime dans la mesure où ceux-ci lui garantissent le vote aveugle de leurs milliers de sujets et esclaves’’.
Une situation que le Cameroun doit bannir selon les propos du leader politique. ‘’De telles aberrations n’ont que trop duré. C’est pourquoi nous préconisons l’élection des sénateurs au suffrage direct. Les féodaux du Cameroun ne sont pas des citoyens au-dessus de tous les autres, au point où il faudrait leur accorder quelque régime spécial’’ avise-t-il. (A suivre)

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa

Paru le 24-03-2008 01:41:54

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