lundi 17 mars 2008

Un régime nouveau pour le Cameroun

I - Le mal camerounais

D’où vient que notre pays soit, à ce jour, caractérisé par la corruption, l’impunité, la confiscation du pouvoir par des cercles ésotériques, l’incapacité manifeste à renouveler le personnel politique, l’étouffement des talents, l’abomination de l’innovation, l’écroulement de l’économie, le chômage, l’exode de la jeunesse, la misère des classes défavorisées, etc ? Réponse : il en est des régimes politiques et des Républiques, comme du corps humain. Ceux-ci s’usent, vieillissent, et, naturellement, meurent. La République actuelle, il va sans dire, est à bout de souffle. Les maux qui la caractérisent, aujourd’hui, ne sont, en vérité, que des manifestations de son entrée en phase terminale, un peu comme un corps humain usé est gagné par mille petites maladies successives : prostate, tension, diabète, arthrose, etc. Il nous revient, actuellement, de la remplacer, d’en créer une nouvelle, avec de nouvelles règles de fonctionnement, avec de nouvelles valeurs. Il nous faut créer une nouvelle République. Ce qui nous arrive, d’autres nations l’ont connu avant nous. A un moment donné, la République de Weimar, en Allemagne (1919 à 1933), s’est rapidement retrouvée usée, plus particulièrement à partir de la grande crise économique mondiale de 1929. Il ne restait plus, pour la classe politique allemande, qu’une seule chose à faire : la changer, la remplacer par une nouvelle. Malheureusement, un agitateur politique hors pair, Adolf Hitler, en a profité, a pris le pouvoir en 1933, et l’a remplacée par une dictature abominable. De même, en France, la quatrième République (1946 à 1958), s’est retrouvée rapidement usée, et surtout incapable de résoudre le problème de l’indépendance de l’Algérie. La classe politique française l’a changée. Charles de Gaulle a pris le pouvoir, en 1958, et a mis en place la 5ème République, qui se poursuit jusqu’à ce jour. Au vu de toutes les récriminations des Camerounais envers le régime actuellement usé et mis en place il y a quarante-neuf ans, c’est-à-dire en 1958, par le lobby colonialiste français, et qui est le leur, n’est-ce pas le moment de songer véritablement à le changer, à le remplacer par quelque chose de neuf, et ne plus se contenter de développer un discours passéiste du genre : « X kilomètres de routes sous le président Ahmadou Ahidjo, Y sous le président Paul Biya, Ahmadou Ahidjo a travaillé plus que Paul Biya » ? Pour l’heure, il nous faut nous tourner résolument vers le futur. Il nous faut créer un régime nouveau, une République nouvelle. Telle est la raison d’être profonde du Parti de la Renaissance Nationale, PARENA, mobiliser les Camerounais pour la création de ce régime nouveau, de cette République nouvelle, à la place de l’actuelle qui a fait faillite. Notre pays a, actuellement, véritablement besoin de sang neuf, d’idées neuves, d’une génération d’hommes politiques nouveaux. Voilà le combat du PARENA.

II

Abolir le régime despotique de l’Uc-Unc-Rdpc

Nous devons passer du régime despotique, actuel, à un régime populaire. Le Cameroun, à ce jour, est doté d’un régime politique qui accorde excessivement de pouvoir au président de la République. Ce dernier y est comparable à un roi. Le Parlement, le gouvernement, la justice, sans parler de l’administration publique, sont totalement à sa solde. Il peut destituer qui il veut et comme il veut, sans rendre de compte à qui que ce soit. Le Premier ministre, face à lui, n’est, ni plus ni moins, qu’un ministre parmi les autres, et, pis encore, un ministre sans ministère, dont l’activité est du reste chapotée par le secrétaire général à la présidence de la République, véritable second personnage de l’Exécutif. La conséquence de cette situation est que, le pays tout entier vit au rythme du bon vouloir du président de la République, de ses humeurs, de son état d’esprit. Il est absent ? Tout est paralysé. On se met à attendre fiévreusement son retour. Il ne décide de rien, personne d’autre ne le fait. Tout comme le roi de France, Louis XIV, clamait, « l’Etat c’est moi », au Cameroun, le président de la République, à ce jour, est en mesure de dire, « l’Exécutif, c’est moi ». Il est le pouvoir.Cet état de choses n’est pas acceptable. Le président de la République est ainsi, dans notre pays, parce que Paris l’a voulu. Il s’agissait, en 1960, de lui attribuer tous les pouvoirs dans l’Etat, afin de ne disposer que d’un seul interlocuteur et décideur dans la nouvelle République indépendante que venait de devenir le Cameroun. Il faut changer les choses. L’Exécutif doit être contrôlé, par la population, à travers ses représentants que sont les députés. Pour cela, il importe de changer de type de régime. Dans le cas de notre pays, à ce jour, compte tenu des murs qui y prévalent, de la mentalité de la population, nous prônons le passage d’un régime présidentiel, à un régime parlementaire. Quelle différence existe-t-il entre les deux ? Dans le régime présidentiel, le président de la République est tout, ainsi que nous le voyons actuellement au Cameroun. Dans le régime parlementaire, c’est plutôt le Parlement, donc le peuple qui y a délégué ses représentants que sont les députés, qui est au centre du pouvoir. Le président de la République, dans ce régime, est une fonction honorifique. C’est le Premier ministre qui gouverne. (Nous le voyons par exemple en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne, en Autriche, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Hollande, en Belgique, en Suède, au Danemark, en Norvège, en Finlande, au Canada, en Israël, etc). Pour ce qui est de la désignation, le président de la République est élu, tandis que le Premier ministre est nommé, par lui, parmi les députés, au sein du parti majoritaire au Parlement. Le Premier ministre désigné forme le gouvernement en choisissant exclusivement des députés pour y figurer – donc nul ne peut être ministre, dans ce régime, sans avoir d’abord été député, c’est-à-dire sans s’être présenté, au préalable, devant le peuple, et avoir obtenu sa confiance. Le président de la République nomme le gouvernement que lui présente le Premier ministre. Après quoi, le Premier ministre et son gouvernement requièrent l’investiture du Parlement, donc du peuple, en lui présentant son plan d’action. Si ce dernier est approuvé, alors, le gouvernement est investi. Dans le cas contraire, il ne l’est pas. Le président de la République est obligé de désigner un nouveau Premier ministre, qui doit de nouveau former un autre gouvernement, etc. Une fois nommés, les ministres sont responsables devant le Premier ministre de l’accomplissement des missions qu’il leur assigne. Le Parlement – donc le peuple, à travers ses représentants que sont les députés - peut renverser le gouvernement, c’est-à-dire congédier le Premier ministre, en lui retirant sa confiance (pouvoir que ne détient pas le président de la République, dont le rôle s’est limité à la désignation du Premier ministre et à la nomination du gouvernement que ce dernier lui a présenté).

Grâce à ce régime politique, on le voit, le peuple contrôle, en permanence, le gouvernement, tandis que dans le régime politique actuel, le gouvernement est responsable devant le président de la République, uniquement, et se passe ainsi royalement des représentants du peuple que sont les députés, autrement dit, du peuple lui-même (on se souvient de l’extravagante circulaire qu’avait publiée le président de la République en congédiant un de ses ministres qu’il avait fini par considérer comme un potentiel rival ; dans celle-ci, il avait rappelé, vertement, à ses ministres, qu’ils ne devaient rien du tout au peuple, mais plutôt tout de lui ; c’est à lui que le peuple avait accordé sa confiance, en l’élisant à la magistrature suprême, et non aux ministres, et en retour, lui il les a désignés. On s’explique ainsi aisément pourquoi les ministres du Cameroun ont l’habitude de cracher à la face des populations que, « ce n’est pas grâce à vous que je suis ministre, je ne vous dois rien, fichez-moi la paix »).
Les députés sont mêmes réduits à n’adresser que des motions de soutien « indéfectible » et de « déférence » au président de la République, ainsi que nous le voyons tous les
jours dans notre pays, c’est-à-dire sont transformés en adulateurs craintifs et zélés de ce dernier. Tout ceci aboutit à une chose, le président de la République devient un monarque élu, qui n’a de compte à rendre à personne, pas même à ses électeurs. Il peut promettre des choses qu’il ne réalise pas ; que peut faire le peuple, en cours de mandat, pour le contraindre à tenir sa parole ? Absolument rien. Le gouvernement, quant à lui, est un ramassis de courtisans, qui rivalisent d’ingéniosité pour plaire au président de la République, afin que celui-ci les y maintienne le plus longuement possible. Il importe d’instaurer un nouveau régime, au Cameroun, un régime dans lequel le président de la République et le gouvernement, soient au service du peuple, à la place de l’actuel où c’est le contraire plutôt qui se produit.

III

Le nouveau président de la République

Concrètement, dans ce nouveau régime, quel serait le rôle du président de la République ? Le président de la République sera le Chef de l’Etat, le garant de l’unité de la nation, au-dessus des partis politiques, des régions et des groupes ethniques. Il sera élu pour une durée déterminée. Il gagnera à être un personnage dont l’apport à la nation aura été déterminant. Il sera chargé de recevoir les lettres de créances des ambassadeurs accrédités dans le pays, de nommer ceux du pays à l’étranger, de signer les traités et les lois adoptés par le Parlement, de désigner le Premier ministre et de nommer le gouvernement que lui présentera ce dernier, de dissoudre l’Assemblée nationale, de présider la séance inaugurale d’un nouveau Parlement élu, de présider le Conseil de la magistrature et de nommer les juges, de nommer le gouverneur de la banque centrale – c’est-à-dire le gouverneur de la Beac nationale – d’accorder la grâce aux prisonniers, de présider les fêtes nationales, il devra nommer les gouverneurs de provinces, le président de la Haute Autorité de la Communication, le président d’Elecam, ou de ce qui en tiendra lieu ultérieurement, le président du Conseil Economique et Social, il devra représenter le Cameroun à l’étranger lors de grands sommets mondiaux et autres manifestations de grande importance, genre sommets de l’Union Africaine, etc. Il sera tout particulièrement chargé des grands chantiers d’intérêt national. Enfin, il sera le chef suprême des armées.

IV

Le nouveau Premier ministre

Il sera un acteur-clé dans nos institutions. La fonction première du Premier ministre consistera à diriger l’action du gouvernement, en sa qualité de chef de celui-ci. A ce titre, il sera chargé de la nomination des membres de l’équipe gouvernementale, de la définition de leurs objectifs, de la coordination de leur activité, de la prise de décision, du suivi et de l’exécution de la politique gouvernementale. Politiquement, le Premier ministre incarnera, aux yeux de tous, l’action collective du gouvernement. Il sera investit par le parlement, et sera responsable devant celui-ci, sur la base du programme d’action qu’il déterminera ou du discours de politique générale qu’il prononcera devant l’Assemblée, pour son investiture. Il ne pourra être désigné que parmi les députés du parti ou de la coalition jouissant de la majorité des députés. Pour mener à bien la conduite de l’action gouvernementale, le Premier ministre s’appuiera sur des services qui lui sont directement rattachés. Il sera ainsi doté d’un Cabinet, dont le rôle sera politique, et d’un Secrétariat Général du Gouvernement, dont le rôle sera administratif. Enfin, le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement bénéficieront des capacités d’expertise et de proposition qui seront mises à leur disposition par la Haute Cour Administrative, la Cour des Comptes ou encore le Conseil Economique et Social. Le Premier ministre sera le chef de l’administration, il la dirigera en conséquence. A l’exception de certaines catégories de fonctionnaires désignés en Conseil des Ministres par le Président de la République, l’ensemble des nominations des hauts responsables de l’administration sera effectuée par lui.

V

La nouvelle Assemblée Nationale & le Sénat

La nouvelle Assemblée Nationale sera différente de l’actuelle, par le fait qu’elle disposera d’un véritable pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale, qui ira bien au-delà des simples « questions orales » de l’Assemblée Nationale de ce jour. L’expérience a prouvé que, les ministres, après avoir été interpellés par les députés, continuent, imperturbables, leur action, comme si de rien n’était. Bref, ils se moquent éperdument des observations que leur adressent les députés. Quant au Sénat, la Chambre Haute, comme on l’appelle dans d’autres pays, sera différente de celle prévue par la constitution de 1996. D’abord, son élection sera effectuée au suffrage universel direct, et non pas à travers de supposés « grands électeurs » comme ce sera le cas, conformément à la constitution de 1996. Pourquoi au suffrage direct ? Parce que cette formule est véritablement démocratique, et rompt avec les combinaisons sordides qui sont prévues en ce moment. En effet, l’idée à la base d’une élection indirecte, tire son origine de la volonté du régime de s’allier aux féodaux du Cameroun. Le régime désire accorder une faveur à ces hommes du passé, sur lesquels il s’appuie. On a, par exemple, été les témoins, outrés, de la présence de l’une de ces momies, lors de la « Conférence tripartite », en 1991, au Palais des Congrès à Yaoundé. Pendant que l’on débattait sur la démocratie camerounaise en création, le Lamido de Rey Bouba, avait, couché, au sol, à ses pieds, un esclave. Ce genre d’individus est utile au régime dans la mesure où ceux-ci lui garantissent le vote aveugle de leurs milliers de sujets et esclaves.

Nous nous retrouvons, là, en présence du genre de situation que notre pays doit bannir, actuellement. De telles aberrations n’ont que trop duré. C’est pourquoi nous préconisons l’élection des sénateurs au suffrage direct. Les féodaux du Cameroun ne sont pas des citoyens au-dessus de tous les autres, au point où il faudrait leur accorder quelque régime spécial.

VI

Le nouveau Conseil Economique et Social

Le Conseil économique et social est une assemblée consultative qui devra jouer, pleinement, son rôle, dans le nouveau régime. Aux membres classiques du Conseil Economique et Social, nous adjoindrons une représentation des associations, tant traditionnelles, que d’autres formes : celles des consommateurs, des aveugles, des droits de l’homme, des handicapés, des femmes, des jeunes, etc. Par cette représentation nouvelle, le Conseil Economique et Social sera appelé à favoriser la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles, tout comme des associations diverses, et à assurer leur participation à la politique économique et sociale du Gouvernement. Il examinera et suggèrera les adaptations économiques ou sociales rendues nécessaires par l’évolution du pays. Le mandat des Conseillers sera de cinq ans. La fonction de membre du Conseil économique et social sera incompatible avec celle de parlementaire, de membre du Gouvernement. Les Conseillers travailleront en Commissions. C’est au sein de celles-ci que seront élaborés les projets d'avis à soumettre à l'assemblée plénière. Celle-ci les adoptera ou les rejettera. Le Conseil économique et social sera saisi par le Premier ministre au nom du Gouvernement des demandes d'avis ou d'études. Il pourra également s'autosaisir. Il sera obligatoirement saisi pour avis des projets de lois ou de plans à caractère économique ou social, à l'exception des lois de finances. Il pourra même être, au préalable, associé à leur élaboration. Il pourra également être consulté sur tout problème de caractère économique et social intéressant la République. Enfin, la durée de ses sessions annuelles, sera à déterminer.

VII

La Cour des Comptes à la place de la Chambre des Comptes

La Cour des comptes sera l'organe chargé de contrôler la régularité des comptes publics et de vérifier le bon emploi des fonds publics. A ce titre, celle-ci assistera le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances. La collaboration entre la Cour des comptes et le Parlement pourra prendre diverses formes qui se traduiront en particulier par une communication privilégiée des travaux de la Cour à l'Assemblée nationale et au Sénat et par l'assistance de la Cour à divers organes parlementaires. Elle sera obligatoirement chargée de contrôler l’Etat, à savoir, les ministères, les provinces, les préfectures, les communes, les entreprises publiques, les représentations diplomatiques du Cameroun à l’étranger, sans omettre les services de la présidence de la République. La Cour ne jugera pas que les comptes des comptables publics, elle jugera, également, les comptes de toute personne qui est intervenue dans le maniement des deniers publics, à savoir, les gagneurs de marchés publics, les ordonnateurs de ceux-ci, les fédérations sportives genre Fécafoot, toute association ayant perçu un centime de l’Etat, etc.

VIII

La Haute Cour Administrative à la place de

la Chambre Administrative

La Haute Cour Administrative sera la plus haute juridiction administrative au Cameroun. Elle sera juge de cassation des arrêts des cours administratives d'appel, elle sera également compétente pour connaître en premier et dernier ressort de certains litiges comme les recours pour excès de pouvoir dirigés contre des décrets. La Haute Cour Administrative jouera aussi le rôle de conseiller du Gouvernement. Elle sera saisie des projets de loi avant leur passage devant le Conseil des ministres.

IX

La nouvelle présidence de la République

La nouvelle présidence de la République sera, en tous points, différente de l’actuelle, dès lors que celle-ci ne sera plus le centre, unique, du pouvoir. Le nouveau Secrétaire Général, sera, ainsi, totalement différent de ce qu’il est actuellement. Il sera le « Secrétaire général des services de la présidence de la République », et non pas, un Premier ministre bis, voire même, un vice-président qui ne dit pas son nom. Malgré tout, il aura ses conseillers, ses directeurs et ses attachés, différents de ceux du président de la République.

X

Le nouveau Conseil des ministres

Le nouveau Conseil des ministres, sera doté de pouvoirs prescrits par la constitution. En l’occurrence, tous les décrets, avant leur introduction au Parlement, devront y être débattus. Par ailleurs, toutes les nominations de personnalités d’un certain niveau, devront, également, y être débattues. Cette pratique, comportera le très grand avantage de mettre fin à l’arbitraire qui caractérise les nominations de personnalités de la République, à l’heure actuelle.

XI

Le Haut Commissariat Général au Plan

Le retour du développement économique du Cameroun assujetti à un plan quinquennal que nous préconisons, passe par la création d’un organisme permanent qui aura la charge de l’élaboration de celui-ci. Cet organisme sera un « Haut Commissariat Général au Plan ». Ce dernier élaborera le plan quinquennal, à partir des « Comités départementaux du Plan », constitués, en partie des techniciens des différentes administrations, et en partie, des travaux des « Conseils Départementaux », les assemblées départementales qui nous entendons faire élire, aux côtés des préfets.

UNE FOIS AU POUVOIR, C’EST UN REGIME NOUVEAU, AYANT CES CARACTERISTIQUES, QUE LE PARENA INSTAURERA.

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