mardi 1 avril 2008

Le Parti de la Renaissance Nationale proteste contre l’usage abusif de l’armée camerounaise ces derniers temps

Le quartier Emombo a été bouclé jusqu’à environ neuf heures du matin. Personne ne pouvait en sortir, et quiconque y pénétrait, était, également, forcé à s’asseoir, les mains sur la tête, à même le sol. L’intégralité du communique du Parti de la Renaissance Nationale ( PARENA) parvenu à la rédaction de Camer.be ce jour

Dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 mars 2008, l’armée camerounaise s’est retrouvée en train d’organiser une rafle dans le quartier Emombo, à Yaoundé. Les soldats ont investi le quartier aux premières heures du matin, et dès 6 heures, se sont mis à éventrer les portes des maisons et à obliger les occupants de celles-ci à sortir pour aller s’asseoir, à même le sol, dans la rue, les mains posées sur la tête.

Ce spectacle plus que révoltant, nous a ramené, tout droit aux années 55, 56, 57, 58, 59, 60, et jusqu’en 1972-73, lorsque la dictature, au Cameroun, d’abord se mettait en place, ensuite avait fini par écraser, définitivement, la population vivant à l’intérieur des frontières nationales. Le quartier Emombo a été ainsi bouclé jusqu’à environ neuf heures du matin. Personne ne pouvait en sortir, et quiconque y pénétrait, était, également, forcé à s’asseoir, les mains sur la tête, à même le sol. Inutile d’évoquer les coups de matraques et de brodequins que les malheureuses personnes tombées dans les filets des militaires ont reçus.

C’est le lieu, pour nous, de nous insurger de la manière la plus forte qui soit, contre le rôle qui est dévolu à notre armée nationale, depuis que celle-ci a vu le jour aux premières heures de l’indépendance. A notre connaissance, nous ne disposons pas d’un seul exemple d’intervention, de sa part, en faveur, soit du Cameroun, soit des Camerounais.

De 1960 à 1972-73, elle a été utilisée pour combattre les Camerounais qui revendiquaient l’indépendance sous la bannière de l’Upc, et qui critiquaient la mise en place, à travers les accords inégaux entre Ahmadou Ahidjo et la France au mois de décembre 1958 pompeusement dénommés « accords de coopération », l’instauration du néocolonianisme au Cameroun.

La plupart de nos généraux actuels, ont ainsi gagné leurs premiers galons dans cette sale guerre, celle de l’armée nationale contre le peuple camerounais. Pendant toute cette période, elle a eu un comportement exécrable. Faudrait-il rappeler que les généraux d’aujourd’hui, ont, tous, tranché des têtes de Camerounais, par centaines, et les ont exposées sur les places publiques, en Sanaga-Maritime, dans le Mungo, dans la Menoua, dans la Mfi, dans le Ndé, dans les Bamboutos, etc ? Des généraux coupeurs de têtes de leurs concitoyens, telle est véritablement l’appellation qui devrait être la leur aujourd’hui.

Evoluons rapidement pour aboutir à l’année 1991. Le régime dépassé par la contestation dont il était l’objet, a de nouveau fait appel à l’armée pour se maintenir. On se souvient des fameux « Commandements opérationnels » qui ont semé la mort dans le pays, de longs mois durant. Qui pourra jamais dresser le bilan des citoyens camerounais tombés sous les balles des soldats camerounais pendant toute cette période ?

Tout récemment, au mois de février, l’armée nationale a de nouveau été utilisée pour sauver le régime. Combien de morts a-t-elle laissés sur le carreau ? Pis encore, elle a été utilisée exactement ainsi que le faisaient les colons. Les troupes qui sévissaient à Yaoundé, provenaient de Mora. La Raison ? Elles se retrouvaient en territoire inconnu, et ne pouvaient que frapper sans pitié, exactement comme les soldats français qui « maintenaient l’ordre » au Cameroun provenaient du Soudan français (aujourd’hui Mali), les tristement célèbres Bambara, et du Tchad, les non moins tristement célèbres Sara. Ce n’est pas tout, le fameux Bataillon d’Intervention Rapide, BIR, déployé dans les rues du Cameroun, ne s’est pas contenté d’exercer

ses talents macabres chez nous. Il a été envoyé, à la rescousse, au Tchad, pour sauver un autre dictateur au pouvoir, à savoir Idriss Déby Itno. De quoi notre armée se mêlait-elle ? N’était-ce pas une manière de préparer une intervention future, en retour, de l’armée tchadienne contre les populations camerounaises qui en viendraient à menacer, plus qu’au mois de février, le régime de Paul Biya ? « Politik na njangui ».

Tout ceci nous laisse bien pessimiste sur l’avenir de notre pays, et, surtout, nous fait penser que la défaite prochaine de l’Homme Lion à l’élection présidentielle, en préparation, au Cameroun, risque de coûter bien cher à la population. Nous tenons à le faire savoir à notre vaillant peuple, dès à présent.

Fait à Yaoundé le 30 mars 2008

© La cellule de communication du Parti de la Renaissance Nationale : PARENA

Paru le 01-04-2008 00:56:32

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