mardi 14 octobre 2008

POURQUOI PAUL BIYA DOIT-IL PARTIR ?

POURQUOI PAUL BIYA DOIT-IL PARTIR ?

Pourquoi Paul Biya doit-il partir ? Telle est la question qui taraude l’esprit des Camerounais pour qui cela ne devrait pas se faire, tellement ils estiment que, dans le contexte camerounais actuel, cela serait une grave erreur. La raison ? Selon eux, il n’y aurait aucun autre Camerounais capable d’exercer la fonction présidentielle. Naturellement, pareil argument est totalement dénué de bon sens. L’histoire de l’humanité fourmille de dirigeants que les populations avaient, à un moment donné, considérés comme irremplaçables, mais qui, une fois partis, la vie s’est poursuivie comme si de rien n’était. Dans le cas du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, lui-même, le premier président du Cameroun, se plaisait à faire circuler ce genre de sottises. Il avait, ainsi, au cours d’une conférence de presse restée célèbre dans les annales du Cameroun, déclaré, sans sourciller, que s’il venait à quitter le pouvoir d’une manière ou d’une autre, le pays sombrerait dans une interminable guerre civile. Il a été démissionné le 4 novembre 1982, c’est-à-dire il y a 26 années déjà, et la guerre civile qu’il avait prédite ne s’est toujours pas déclenchée…

Le maintien de Paul Biya au pouvoir cause actuellement un énorme tort au pays. Telle est la première raison pour laquelle il est largement temps que Paul Biya se retire des affaires.

1/-A travers la terre entière, son nom est déjà résolument associé à la corruption au Cameroun. Sous son règne, il a réalisé l’exploit de faire figurer, pendant deux années consécutives, le Cameroun, en tête de la liste honteuse des pays les plus corrompus de la terre entière. Même actuellement, le Cameroun appartient toujours à la short liste de ces champions de la honte.

2/- Son absentéisme et sa désinvolture face à ses obligations de chef d’Etat causent un immense préjudice au pays. Il est un chef d’Etat éternellement en vacances. Il se plaît à un point tel en Europe, plus particulièrement en Suisse où il a déjà évacué toute sa famille, que ce sont ses brefs séjours au Cameroun qui ressemblent, désormais, à des vacances au pays natal. Pour tout dire, Paul Biya est un chef d’Etat émigré. En tout cas, il se comporte, véritablement, désormais, exactement comme le font les émigrés africains en Europe. Ils travaillent là-bas, épargnent de l’argent, et viennent éblouir leurs parents demeurés au pays, pendant les vacances.

3/- Paul Biya est véritablement, actuellement, un homme du passé. Faudrait-il le rappeler, il trône au sommet de l’Etat depuis … 46 ans ! C’est en 1962 qu’il avait été recruté à la présidence de la République en qualité de chargé de mission. Depuis, on l’imagine bien, il a déjà « usé » plusieurs de ses homologues chefs d’Etats étrangers. Par exemple, aux Etats Unis d’Amérique, il a vu défiler Ronald Reagan, Bush père, Bill Clinton, Bush fils, soit 5 chefs d’Etats, actuellement, les Etats Unis vont se doter d’un autre président, Paul Biya, quant à lui, demeure éternel. En France, il a vu défiler, François Mitterrand, Jacques Chirac, actuellement Nicolas Sarkozy, et lui il est toujours là, inoxydable. Sur le plan intérieur, également, ses homologues ministres sous Ahidjo comme lui, sont déjà pratiquement tous au cimetière. Il travaille déjà, à ce jour, avec ses petits fils ! En conséquence, il ne peut plus, en aucune manière, être représentatif de la société camerounaise. La tranche d’âge à laquelle il appartient ne constitue plus que moins de 5% de la population camerounaise. Il est un has been au pouvoir.

4/- Paul Biya est un chef d’Etat totalement coupé du peuple. Il n’a, pour se retrouver à la présidence de la République, mené aucune bataille politique, aucune campagne électorale, rien. Il n’a bénéficié que d’une affectation, et rien d’autre. Il aurait pu se rattraper en nouant le contact avec son peuple. Que non. Il s’est emmuré dans son palais. Il est actuellement, ainsi, l’un des chefs d’Etats les plus hermétiques au monde. Au bout de 26 années de fonction présidentielle, il n’a jamais envisagé d’effectuer le tour de son pays. Il n’a, à ce jour, pas encore visité 20 départements, sur les 65 que compte le Cameroun. De même, il n’a jamais envisagé de rencontrer la presse nationale. Il n’a jamais donné une conférence de presse au Cameroun. Par ailleurs, il ne reçoit personne. La majorité de ses ministres, au bout de cinq ans, n’ont jamais obtenu la moindre entrevue avec lui. Il ne cause pas avec eux. Si déjà il ne rencontre pas ses ministres, que peut-il alors en être du reste des Camerounais ? Sa connaissance de son pays, en conséquence, est des plus administratives. Or, dans une administration corrompue telle que celle qu’il a mise en place, et où les gens sont à la recherche de promotions, on imagine bien que ces rapports sont bien loin de refléter la réalité du pays. Un tel individu mérite-t-il de continuer à diriger le Cameroun ?

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